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San-Martino-di-Lota : les inquiétudes des maires des communes littorales


Rose Casado le Samedi 15 Juin 2024 à 07:30

Érosion du littoral, logement, eau, multiplication des déchets plastiques sur les plages : à l'initiative de Marie-Hélène Padovani, maire de San-Martino-di-Lota, et Yannick Moreau, président de l’Association nationale des élus des littoraux (ANEL) les élus des communes littorales de Corse, réunis à San Martino, ont abordé tous les problèmes auxquels leurs collectivités sont confrontées.



Marie-Hélène Padovani, maire de San-Martino-di-Lota et Yannick Moreau, président de l’Association nationale des élus des littoraux (ANEL), ont organisé une rencontre en présence des administrés des collectivités de Corse, vendredi 14 juin 2024.
Marie-Hélène Padovani, maire de San-Martino-di-Lota et Yannick Moreau, président de l’Association nationale des élus des littoraux (ANEL), ont organisé une rencontre en présence des administrés des collectivités de Corse, vendredi 14 juin 2024.
Lors de ces rencontres, les élus des communes des façades maritimes se mobilisent avant toute chose, pour aborder en commun et d'un même front les problèmes qui se posent à leurs collectivités.
« À l’ANEL, nous estimons qu’ensemble, nous sommes plus forts », assure Yannick Moreau en marge de la réunion. Grâce à cette union, l'association « arrive notamment à infléchir des décisions ».
« Avant les élections du dimanche 9 juin [et la dissolution de l’Assemblée nationale le lendemain par Emmanuel Macron], nous étions sur le point d'avoir une perspective de financement national destiné à aider les communes côtières à faire face aux conséquences de l'érosion, et à la freiner quand c'est possible »
, déplore le président de l’association, en poste depuis 2022.
Si la déception est grande, c'est parce que les membres de l’ANEL auraient obtenu de la part de Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires de France, « des engagements concrets », alors que 30 km2 de terre ont été perdus au cours de ces 50 dernières années sur l’ensemble des communes littorales, selon le Centre de ressources pour l’adaptation au changement climatique.
Désormais, les décisions qui devaient être prises au cours de l’année pour un début d'application  en 2025 sont donc soumises à « un point d’interrogation », dépendant du futur gouvernement.

Aider les populations locales à accéder au logement

Plusieurs élus des maires de la Collectivités de Corse se sont réunis, vendredi 14 juin 2024.
Plusieurs élus des maires de la Collectivités de Corse se sont réunis, vendredi 14 juin 2024.
En venant en Corse, le maire des Sables-d’Olonne a notamment souhaité aborder un sujet central, y compris sur l’île. Celui du logement. « Il est important de comprendre que nos communes du littoral ne sont pas que des paysages de vacances », martèle-t-il, alors que sa commune comptait près de 2 000 meublés sur Airbnb en 2022, pour une population de 46 941 habitants (2020). De concert avec Marie-Hélène Padovani, qui siège au conseil d’administration de l’ANEL depuis 2023, l’élu vendéen l’assure, « l’hyperrentabilité » des locations de courtes durées dans les villes côtières « empêche les familles résidentes de trouver un logement à l’année ». « La location de type Airbnb a tout asphyxié », s'attristent les élus. Alors, en prenant les témoignages des différents élus insulaires, Yannick Moreau espère avoir l'occasion de « donner la possibilité aux maires de rétablir un équilibre entre la vie à l’année et la vie touristique ». Car si la surtaxe des résidences secondaires est déjà « une avancée », le problème de logement touche déjà la région bastiaise de plein fouet. « Le centre-ville se vide », constate amèrement Marie-Hélène Padovani.

« Interdire le plastique sur les plages du littoral »

L’ANEL joue également un rôle central à jouer sur la question de l’environnement, et notamment sur celle de l’eau potable. Grâce à son partenariat avec la Cerema - qui accompagne les territoires dans le défi de l’adaptation au changement climatique -, l’association aide les communes à porter des projets liés à l’accès à l’eau potable. Une main tendue bienvenu pour les maires corses. « Le préfet nous a placés en zone de restriction d’eau depuis le mois de janvier », alerte la maire de San-Martino-di-Lota. Depuis six mois, la commune est ainsi contrainte de se fournir en eau auprès de l’Office d'Équipement hydraulique de Corse (OEHC), alors qu’elle jouissait jusqu’à présent, d’une eau directement venue du Bevinco.
Les maires des communes littorales ont, également, évoqué le « fléau du plastique », dont la quantité estimée en Méditerranée en 2022 était de 1, 2 millions de tonnes (selon une étude publiée par l’Union internationale pour la conservation de la nature).
Depuis la signature d’un partenariat avec le Ministère de la Transition écologique et de la cohésion des territoires, l’ANEL est devenue la principale animatrice de la charte « Plage sans déchet plastique ». En allant à la rencontre des maires, Yannick Moreau, président de l'association, entend encourager les communes à signer la charte. « C’est symbolique, mais cela manifeste une volonté d'interdire le plastique sur les plages du littoral, qui termine systématiquement dans la mer », lance-t-il. Afin de renforcer leur engagement, l’association œuvre pour une réglementation nationale de la production de plastique. Une entreprise largement encouragée par Marie-Hélène Padovani, qui fait « de plus en plus face à la pollution plastique. Même dans les rivières d'ailleurs… »